30 décembre 2012

SUPERETS : L'amour


Acquis par correspondance chez Croque Macadam en décembre 2012
Réf : CRM006 -- Edité par Croque Macadam en France en 2012 -- n° 46/200
Support : 45 tours 17 cm + 3 x MP3
Titres : Préliminaires -- L'amour -/- Parachute

Les blogs sont-ils l'avenir des labels ? Sûrement pas, mais en tout cas, à force de s'impliquer dans la chronique de la production musicale, certains de leurs rédacteurs franchissent le pas et entreprennent de produire et diffuser leurs coups de coeur. Il y a par exemple I Left Without My Hat avec Without My Hat Records et Requiem Pour Un Twister avec Croque Macadam.
C'est la description donnée par Alex Twist de sa nouvelle production ("Les 4 mecs pratiquent une pop en français mêlant guitares surf, traits d'humour dutronesques et synthétiseurs antédiluviens.") qui m'a décidé à sauter le pas et à acheter le premier 45 tours de Superets, pressé à 200 exemplaires mais aussi disponible en téléchargement, sans chercher à pré-écouter le disque sur Soundcloud.
Dans une interview publiée quelques temps plus tôt, le groupe lui-même citait une description faite par un journaliste : "Les Superets sont de jeunes gens modernes qui donnent dans un twist entre eighties növö et surf music boostée à l’électro.". Elle leur convient très bien, et à moi aussi, pas besoin donc d'aller chercher plus loin pour présenter ce jeune groupe rennais, qui incorpore de l'électronique new wave, mais aussi de la guitare et de la batterie.
Ici, des Préliminaires instrumentaux précèdent L'amour (bien vu !). Ce premier tube du groupe est dansant et enthousiasmant. Sur une rythmique synthétique, qui peut faire penser à Devo ou Kas Product, entre autres, avec un bon fond rock. Le chant et l'esprit du truc me font penser par moments aux Civils de La crise et au Boris Vian de La complainte du progrès.
Le groupe a voulu profiter de ce premier disque pour montrer différentes facettes de sa production. Effectivement, en face B, Parachute est un autre bon titre, mais d'ambiance assez différente. On est plus dans une pop synthétique, un peu façon Orchestral Manoeuvres In The Dark...

L'amour est en vente chez Croque Macadam.




Superets, L'amour. Réalisation : Jo Pinto Maia.

29 décembre 2012

KAS PRODUCT : Try out


Acquis sur le vide-grenier du Jard à Epernay vers la fin des années 2000
Réf : PL 37603 -- Edité par RCA en France en 1982
Support : 33 tours 30 cm
11 titres

J'ai eu l'occasion de m'intéresser à Kas Product assez tôt dans leur parcours. A l'IUT, vers 1982, un copain avait leurs deux premiers singles, sortis chez Punk Records, que j'avais pu copier sur cassette grâce à la chaîne stéréo de la "salle audiovisuelle" de la résidence universitaire. Je crois bien que j'avais aussi enregistré leur concert diffusé par Bernard Lenoir dans son émission Feedback. Et puisque la copie cassette revenait décidément moins cher que l'achat de disques, à une époque où mon budget m'obligeait à des choix drastiques, j'ai aussi copié sur cassette quand j'en ai eu la possibilité les deux premiers albums du groupe, Try out et By pass.
J'ai toujours bien aimé Try out et je n'ai jamais vraiment accroché à By pass, sans trop savoir pourquoi. Le son du groupe ayant peu évolué entre les deux disques, j'ai toujours mis ça sur le compte des compositions, sûrement plus faibles sur le deuxième disque.
En tout cas, c'est parce que je n'avais l'album que sur cassette que je l'ai rarement écouté pendant des années. J'ai fini par l'acheter il y a quelques temps, à un vendeur professionnel qui "bradait" un lot de 33 tours sur le vide-grenier du Jard à Epernay. Il avait plein de bons disques années 80, vendus initalement de 5 à 8 €, baissés à 1 €, principalement je pense parce qu'ils avaient pris l'humidité, que les pochettes étaient gondolées et qu'il sentaient la cave.
Je lui ai pris au moins deux disques en plus de celui-ci, The scream de Siouxsie and the Banshees  et un album de Modern English.
C'est en réécoutant l'album une fois rentré à la maison que j'ai pris une claque et que je l'ai aussitôt mentalement réévalué. Ce n'est pas seulement un excellent disque, comme je l'ai toujours pensé, mais carrément un des meilleurs albums new wave produits en France.
Kas Product avait à peu près tous les atouts de son côté : un son énorme, avant tout concocté électroniquement par Spatsz, avec un peu de guitare en plus, une chanteuse de grande classe, Mona Soyoc, qui avait de la voix, du métier et de la technique, et une image cold parfaite.
Ce qui me surprend aujourd'hui, c'est de constater à quel point leurs chansons sont rapides et percutantes. On n'est pas seulement dans une new wave électronique, plutôt dans de l'électro-punk puissante, qui ferait presque le pont entre les pionniers Cabaret Voltaire ou Human League et des groupes plus industriels contemporains ou immédiatement postérieurs comme Front 242, Nitzer Ebb ou Ministry...
Parmi les titres frénétiques et puissants, il y a trois classiques imparables, One of the kind, qui ouvre l'album, Never come back et So young but so cold, repris pour l'intitulé d'une compilation marquante il y a quelques années. Mais juste un petit cran en-dessous, il y aussi le très punk Countdown, Man of time et Break loose.
Les titres au tempo plus lent sont aussi très réussis, notamment le tour de force vocal Pussy X, sorti en 45 tours, son cousin No shame et Sober.
Tout ça était assez extrême et pas franchement commercial, mais l'accueil critique a été très bon, en France et à l'international, et il reste surprenant que Kas Product n'ait pas réussi à convertir tout ça en un succès plus marqué. D'autant que, contrairement à nombre de leurs congénères new wave, Kas Product était un groupe qui passait la rampe de la scène, même avec un Spatsz coincé derrière ses synthés.
Je dis ça, mais autant j'ai toujours apprécié Try out (et encore plus aujourd'hui qu'il y a trente ans), autant j'étais ressorti déçu du concert auquel j'ai assisté à Reims le samedi 22 mai 1982, dans le cadre du Festival des Musiques de Traverses. Mais je crois que cette déception était plus due aux circonstances qu'à la prestation du groupe. Autant que je me souvienne (c'est à dire très peu), le son était excellent et et leur prestation tout à fait correcte. Simplement, le concert a eu lieu en fin d'après-midi, au troisième jour d'un festival, dans une salle petite, certes, mais une salle de théâtre équipée de fauteuils beaucoup trop confortables pour des spectateurs fatigués. Et rien que ce jour-là, la concurrence était très rude puisqu'il y a eu juste avant Etron Fou Leloublanc et surtout This Heat, et le soir-même The Raincoats et le meilleur des deux concerts de Tuxedo Moon qu'il m'a été donné de voir.
Le label Ici d'ailleurs vient de rééditer Try out et By pass en CD, et même en vinyl. Une bonne occasion de se procurer ces classiques des eighties. Chaque album est accompagné de quelques titres bonus, mais il y a une chose qui me chiffonne : avec Try out on trouve 5 des 6 titres des deux premiers singles du groupe, mais celui qui manque c'est Take me tonight, justement mon préféré du lot ! C'est incompréhensible, d'autant que cette chanson se trouvait bien en 1990 sur la compilation Black & noir sortie par Fan Club. Je n'entrevois qu'une seule explication possible : que le groupe ait fini par regretter d'avoir repris pour ce titre la fameuse rythmique du Peter Gunn theme, mais ils ne sont pas les premiers à l'avoir fait, et ça a souvent donné d'excellentes choses (n'est-ce pas, les B-52's et Christophe ?).
Kas Product s'est reformé ponctuellement à plusieurs reprises depuis 2005, mais à l'occasion de ces récentes rééditions, les choses ont l'air plus durables: le groupe a tourné pendant tout le mois de novembre et de nouveaux concerts sont annoncés en 2013. Guettez les calendriers de concerts près de chez vous...



27 décembre 2012

GONTARD! : Bagarres lovesongs


Acquis par correspondance chez Sorry But Home Recording en novembre 2012
Réf : #039 -- Edité par Sorry But Home Recording en France en 2012 -- n° 51/100
Support : CD 12 cm
30 titres

Le nouvel album de (Chris) Gontard! est venu éclairer d'une lumière sombre notre hiver. Sauf erreur de ma part, il s'agit de la troisième sortie solo de l'aîné des Frères Nubuck, et les trois sont sortis sous des noms différents : Frère Nubuck 1 pour La dernière tentation de la dernière roue du carosse en 1998, un disque qui a pratiquement disparu des discographies du groupe; Chris Gontard pour J'ai envie de crever en 2005, présenté comme un album de démos enregistrées entre 2000 et 2004; Gontard! enfin pour ce nouveau disque, dont la pochette est un journal de huit pages, un nom modelé sur le nouvel intitulé de son groupe, récemment réincarné en Nubuck!.
Le principe reste cependant globalement le même : des textes, beaucoup de textes, parlés/chantés, avec comme principal accompagnement musical des échantillons sonores posés sur une rythmique. Mais côté technique, les choses ont beaucoup évolué depuis le magnéto cassette et la guitare des débuts. Le matériel désormais disponible permet à Gontard! de produire des enregistrements qui restent auto-produits mais qui n'ont plus rien de bricolés. Le sont est propre, le mixage travaillé, l'ensemble d'une grande qualité.
Ce qui n'a pas changé non plus, c'est la quantité de titres : 30 en 50 minutes, de quelques secondes à plusieurs minutes. Une explication à ce phénomène est donnée dès le premier morceau, Le soleil revient : "J'ai jamais aimé finir le travail, ça me plait de laisser une chanson à moitié faite, les tripes à l'air comme cette femme que l'on bâclerait au climax.".
Au cours des dix sessions d'enregistrements étalées de 2011 à 2012, Chris a par contre visiblement plus travaillé ses vocaux. Il s'essaie même à jouer au crooner sur les deux reprises de l'album, Plus fort que nous, l'une des chansons du film Un homme et une femme chantées par Nicole Croisille 1966 et la chanson du film Johnny Guitar. Pourquoi ce choix de reprises ? Peut-être parce que, comme il est dit dans Le visage du christ, "Jamais je n'aurais pu composer ce tire-larmes. Désolé de vous décevoir.". Il s'y essaie quand même sur Les oiseaux...
Une partie de ces chansons a d'abord été diffusée par Gontard! sur sa page Bandcamp, dans une série intitulée Expression directe et les mots clés choisis par Gontard! donnent une bonne première description du contenu : "adult alternative Afghanistan spoken word erotic french pop sad bastard music seventies swing".... Entre les titres (Sous influence russe, Le manifeste des trapézistes marxistes) et certaines paroles, j'avais noté une thématique russo-soviétique pour plusieurs chansons, visiblement, c'est plutôt de l'Afghanistan d'après l'invasion de 1979 qu'il est question.
Dans et en-dehors de cette thématique, les fulgurances dans les paroles vous sautent aux oreilles, comme dans Boom ("Je suis tombé avec aplomb dans la fragilité") , Popov ("J'en ai connu des sincères qui mentent"), Comme un camion ("Je ne sais pas comment te le dire, mais je n'aime pas ton sourire") ou Dinorah ("Mais j'suis trop jeune pour une pipe tarifée qui sent l'ail, mais moi j'suis trop jeune pour m'faire sucer devant la télé et le procès Eichman.").
Dans le lot, on trouve un bon nombre de titres lents, avec en échantillons sonores de la musique classique ou de film avec pas mal de cordes. Ils sont bons et donnent sa tonalité principale à l'album. Pour ma part, j'ai toujours une propension à préférer les titres enjoués et déconneurs, comme le mini-tube (1' 04") Mami Satan, Popov, Vide, Boom, Comme un camion, Cockpit, et même les 16" de Hell's Angels.
Après une pause dans ses parutions ces derniers temps, Sorry But Home Recording est reparti de l'avant avec cet album. On attend désormais la suite avec impatience, à commencer par Mexicaine, le nouveau Nubuck!, annoncé pour début 2013.

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Bagarres lovesongs est disponible chez Sorry But Home Recording.




La vidéo de Mami Satan, réalisée par Stéphane Collin. Images : Videothèque mondiale.

23 décembre 2012

SADDLEBOP : Mr Iceman


Acquis à la Bourse aux disques de La Cartonnerie à Reims le 15 décembre 2012
Réf : IT 05-01 -- Edité par Ice Tunes en France en 2006
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Mr Iceman -- L.A.(Echoes'n organ Ice Tunes' remix) -- Dead beat descendant -/- On shakey ground we stand-- Moody (Bassholes/echoes'n organ Ice Tunes' remix)

Samedi en huit, il y avait une bourse aux disques sympa à La Cartonnerie, organisée avant la soirée rétro Back in time. Si le soir il y avait j'imagine une majorité de "jeunes" qui jouent à revivre les fifties et les sixties, l'après-midi c'était quand même une majorité de plus vieux qui cherchaient des disques de ces années-là, qu'ils ont vécues, dont une partie non négligeable avait dû assister au concert de Nico et Tangerine Dream à la Cathédrale de Reims en 1974, sujet d'un documentaire diffusé par France 3 cette même après-midi du 15 décembre.
Je n'ai pas fait de d'affaires miraculeuse mais j'y ai trouvé assez de disques pour ne pas en revenir déçu, notamment sur le stand de La Radio Primitive, qui revend une partie de son stock de disques, sûrement pour contribuer à financer son fonctionnement et le prochain déménagement de son studio.
Il n'y a pas de quoi s'en vanter, mais je crois que question éclectisme en goûts musicaux, je ne crains personne. J'ai quand même été suffisamment estomaqué par le choix de reprises sur ce maxi de Saddlebop, seule sortie d'un groupe que je ne connaissais pas du tout, pour décider aussitôt de l'acheter. Jugez-en : deux titres de The Fall des années 80 (L.A., extrait de This nation's saving grace et Dead beat descendant, sorti en face B d'un single et sur Seminal live), le Moody des soeurs post-punk funky d'ESG et, peut-être le plus surprenant, surtout dans ce contexte, une chanson de Johnny Dowd, On shakey ground we stand (sortie en 2002 sur The pawnbroker's wife). Johnny Dowd n'a pas encore eu droit à sa chronique de disque ici, mais ça fait des années que c'est prévu; d'ailleurs, un de ses CD est en bonne place depuis des mois sur ma pile de disques potentiels pour le blog, mais c'est un album et un album c'est du boulot, alors j'ai tendance à rechigner...
Avec tout ça, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avant d'écouter le disque, d'autant que les deux mentions de remix dans les crédits pouvaient faire penser à de la techno ou de la dance (sauf qu'il est précisé par ailleurs que l'enregistrement est "live" en studio...).
En fait, le ton est donné dès Mr Iceman, la seule composition originale du disque. Le son de Saddlebop mêle garage et psyché, associant guitare surf/twang et références aux années 80. La référence qui me vient immédiatement, c'est les Shamen de 1987, ceux du premier album Drop, avant l'ecstasy et l'acid house.
Les deux reprises de The Fall sont très bien (j'ai une préférence pour Dead beat descendant). Celle de Johnny Dowd est encore mieux, c'est l'une de ces valses glauques dont il a le secret.
Des trois titres du 45 tours d'ESG chez Factory (que je dois aussi chroniquer un de ces jours), Moody est mon deuxième préféré, après You're no good. Si j'en crois les crédits, cette reprise aussi inspirée d'une version enregistrée en 1997 par Bassholes avec April March au chant. Celle de Saddlebop est excellente, et c'est mon titre préféré du disque. Le groupe se lâche complètement, le son est énorme, c'est une grande réussite...
Mais qui c'est de groupe, alors ? J'ai assez vite retrouvé un vieux site datant de la sortie du disque qui m'a appris qu'ils sont originaires de Savoie et proches de la galaxie Larsen. Il y avait aussi les pseudos des membres du groupe (X-Ine, B-Gordini, M-Icetunes et S-Harvey), mais ce sont les quelques lignes de commentaires sur les sites de vente en ligne qui m'en ont appris plus, puisqu'il s'avère que Saddlebop associe des membres des Slow Slushy Boys, des Fast Wreckers et des Godzillas, dont certains ont été par ailleurs associés dans les Sweet Things.
En cherchant un peu et en recoupant les informations, il me semble avoir compris que X-Ine c'est Christine, la chanteuse des Godzillas et des Sweet Things; B-Gordini c'est Benny Gordini, alias Denis Oliveres, l'hyperactif membre des Slow Slushy Boys, mais aussi et entre autres des B Soul All Stars et de Benny Gordini with the Teen Axel Arkestra; M-IceTunes, avec un jeu de mots français-anglais sur son nom, ce serait Michel Cailleton, aussi des Slow Slushy Boys; et S-Harvey, logiquement, ce serait Stompin' Harvey, le batteur-chanteur de Stompin' Harvey and the Fast Wreckers.
A ma connaissance, et malheureusement, tout ce beau monde n'aurait sorti ensemble qu'un seul titre sous le nom de Saddlebop, sur la compilation Larsen A tribute to Nathaniel Mayer.



16 décembre 2012

FAMILY FODDER : Game away


Acquis par correspondance chez The State51 Conspiracy le 10 décembre 2012
Réf : CON153D -- Edité par The State51 Conspiracy en Angleterre en 2012
Support : 2 x MP3
Titres : Déjà déjà vu -- Vampyre on my brain

Depuis l'album Classical music il y a deux ans, Family Fodder a sorti une série de six singles sous la bannière Singularity et revient juste à temps pour les fêtes avec Game away, un nouveau single disponible à la vente en téléchargement.
Les deux titres sont précédemment inédits, mais il est difficile de considérer que le premier, Déjà déjà vu est une simple nouveauté. En effet, l'historique de cette chanson s'étend sur plus de trente ans !
Elle a été écrite à l'origine en 1980. Il était même question qu'elle sorte en 45 tours juste après Savoir faire. Cela aurait fait un bon enchaînement de titres avec des expressions françaises couramment utilisées par les anglais, mais à l'époque le groupe n'a pas réussi l'enregistrer comme il le souhaitait, d'autres chansons sont arrivées et ce titre a peu à peu sombré dans l'obscurité. Jusqu'à 1994. tout au moins, quand Alig en a enregistré une version avec au chant son ami l'acteur Bill Brand, dont le style vocal me rappelle un peu Ken Lockie de Cowboys International, et à la guitare un membre historique de Family Fodder, Grahame Painting.
Cet automne, Alig a repris l'enregistrement original et l'a remixé après y avoir ajouté sa voix, du synthé et de la grosse caisse. A l'écoute, rien de ces bidouillages étalés dans le temps ne transparait. La seule chose vraiment surprenante, c'est qu'il n'y a pas d'intro. On attaque directement dès la première note sur le refrain, mais les deux voix s'associent très naturellement, la mélodie est du niveau de celle de Savoir faire et, si le rythme est échevelé, au point qu'aux première écoutes j'ai cru déceler un côté post-rave, ces premières impressions se sont vite effacées et aujourd'hui je ne suis sûr que d'une chose : il s'agit une fois de plus d'une excellente chanson de Family Fodder !
Le deuxième titre, Vampyre on my brain, est bien une toute nouvelle composition, qu'Alig a regretté de ne pas avoir sorti à temps pour bénéficier de l'effet Halloween, et c'est aussi une grande réussite. Alig le décrit comme une romance gothique, qui examine l'ennui éprouvé par les vampires  en tant qu'individus défavorisés. Un nouveau titre donc, chuchoté à l'oreille par Alig, mais avec sa ligne de basse très reggae et son piano, il fait écho à des souvenirs qui remontent à une trentaine d'années eux aussi (ce qui n'est pas très étonnant quand on a un catalogue épais comme celui de Family Fodder), particulièrement le travail réalisé en 1982 autour d'une composition d'Erik Satie pour le 45 tours The big dig.

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Game away est en écoute et en vente chez The State51 Conspiracy.

14 décembre 2012

ULTRAVOX ! : Young savage


Acquis chez Dorian Feller à Villedommange le 26 juillet 2012
Réf : 6138 104 -- Edité par Island en France en 1977 -- Echantillon gratuit - Vente interdite
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Young savage -/- Dangerous rhythm

Avec Dorian, on s'offre ou on s'échange beaucoup de disques, mais cet été je lui ai acheté un trio de disques qu'il s'apprêtait à mettre en vente sur un vide-grenier (celui-ci, plus un volume de Rhythm and blues Formidable qui manquait à ma collection et un EP de Myriam Makeba).
J'ai entendu pour la première fois Ultravox ! en 1979, alors que je passais une partie de l'été dans un camp militaire à dégager la terre de l'intérieur de silos gaulois creusés dans la craie. François B. avait craqué pour ce groupe et avait mis plusieurs de leurs titres sur ses cassettes de compilations. Lui et Bruno M. appréciaient particulièrement My sex, l'un des titres du premier album.
Ce premier album d'Ultravox !, sorti début 1977, je l'ai acheté quelques temps plus tard : j'en avais trouvé un exemplaire du pressage français, sûrement chez Hifi-Club à Châlons.
Le groupe n'a pas chômé en cette année 1977. Quelques semaines à peine après la sortie de l'album, ils sont retournés en studio pour des sessions qui allaient aboutir à la sortie de l'album Ha ! Ha ! Ha ! en novembre. Mais dès le moi de mai, ce travail a produit un single inédit, ce Young savage.
Un "jeune sauvage" en 1977... On pense évidemment à un punk. Mais on ne peut pas vraiment dire qu'on a affaire ici à un morceau de punk, même s'il en a le rythme et un peu de la rage. Déjà, le son de la guitare est habillé de beaucoup trop d'effets et on est plutôt dans le registre des disques de David Bowie. Et puis, il y a les paroles. Un punk aurait plutôt tendance à parler de lui à la première personne ("Now I wanna sniff some glue", "Don't know what I want but I know how to get it"), mais là on a plutôt une chanson sur le punk. John Foxx semble faire référence au "No future" ("The past is dead, tomorrow's too far") et faire le portrait des punks qu'il a dû côtoyer à Londres : "Every sneer is thrown away with practised gestures of disdain, The outlaw stance is so pedantic, hate the world, it's so romantic".
La fréquence de sortie des disques d'Ultravox ! a dû être trop grande pour que Phonogram arrive vraiment à suivre en France. Certes, le premier single, Dangerous rhythm, a été pressé en France, mais seulement en exemplaires promo destinés à la presse. Du coup, au moment de sortir Young savage, le label français a éjecté la version live de Slip away qui était en face B du 45 tours anglais pour y coller Dangerous rhythm, ce qui fait de cette édition du disque un exemple de véritable double face A.
L'autre particularité de ce pressage français, c'est sa pochette, différente de la pochette anglaise. Elle n'est pas géniale, mais là au moins on ne peut pas dire qu'on a perdu au change car l'autre pochette est carrément moche. La photo est seulement créditée à "X", sans autre précision, mais je parierais bien qu'elle a été prise à Paris au Gibus, où Ultravox ! a joué cinq soirs de suite, du 19 au 23 avril 1977, juste avant la sortie de ce disque, donc.
Mon exemplaire est destiné à la promotion. Comme cela se faisait beaucoup à l'époque, cela n'est matérialisé que par un tampon apposé au verso de la pochette d'un disque normalement destiné à la vente. Je pense que Young savage a dû tellement peu se vendre que les disques hors commerce sont plus courants que les autres : depuis, je suis tombé sur un autre exemplaire du disque, en beaucoup moins bon état, qui porte le même tampon.
Dangerous rhythm est proposé ici dans la même version que sur le premier album. J'aimais bien la chanson à l'époque, mais j'ai été très déçu en la réécoutant. La basse et l'orgue sont plutôt reggae (on est chez Island, après tout), mais le son et le chant sont plutôt dans une veine consensuelle molle. Ça pourrait presque annoncer Reggatta de blanc...

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Pendant longtemps, la façon la plus simple de se procurer Young savage, c'était d'opter pour Three into one, la compilation des années Island/John Foxx initialement sortie en 1980. De nos jours, on trouve aussi ce titre, en version studio et live, parmi les bonus de la réédition de Ha ! Ha ! Ha !.

09 décembre 2012

JAMES : Come home


Acquis probablement dans un dépôt-vente en France ou en Belgique dans les années 2000
Réf : 875 837-2-- Edité par Fontana en Europe en 1990
Support : CD 12 cm
Titres : Come home (Flood mix) -- Come home (Extended Flood mix) -- Fire away -- Gold mother (Remixed by Warp)

Quand la première version de Come home est sortie chez Rough Trade en novembre 1989, James avait déjà enregistré l'album entier qui allait suivre, Gold mother. Le groupe souhaitait plus de promotion pour lancer ce disque, mais Geoff Travis, le patron de Rough Trade, qui pour une fois s'est planté, pensait que le groupe n'avait pas le potentiel d'intéresser plus qu'un public de niche. James a alors obtenu de casser son contrat, a signé chez Fontana, qui a racheté l'album. On peut faire un petit parallèle avec un autre excellent groupe, ancien de chez Rough Trade,  qui était à l'époque aussi signé chez Fontana. Il s'agit de Pere Ubu, qui a sorti plusieurs de ses meilleurs disques à cette époque. L'autre point commun entre les deux groupes, c'est Andy Diagram, alors chez James, qui est devenu par la suite l'un des 2 Pale Boys de David Thomas.
Gold mother est sorti en juin 1990, précédé par How was it for you ?, qu'une grosse campagne de pub a contribué à placer (de justesse) dans le classement des 40 meilleures ventes.
Si l'album s'ouvrait avec la version originale de Come home (celle du maxi Rough Trade), la réédition de Come home qui est sortie en single ce même mois est une version remixée par Flood.
A l'époque, je n'ai pas acheté cette version Flood, mais le maxi vinyl en édition limitée (pochette verte) qui contenait un autre remix, par Andrew Weatherall. C'était peu de temps après Loaded et, comme beaucoup, je courais après les productions de Weatherall. J'en suis vite revenu et j'ai notamment revendu, sans trop de regret, mon exemplaire du Soon de My Bloody Valentine.
Entre-temps, je me suis procuré le 45 tours en pressage français de la version Flood (pochette mauve), un exemplaire promo qui a fait un temps partie de la discothèque d'Europe 1, et ce maxi, que j'ai choisi de vous présenter aujourd'hui car il contient les titres les plus intéressants du lot.
On a deux versions du remix de Flood, la normale et l'allongée. Leur principale qualité est de ne pas trop défigurer la chanson originale, mais elles ne lui apportent strictement rien. Difficile de jouer au jeu des différences, mais j'ai l'impression que le travail de Flood a surtout consisté à éliminer les aspérités, à émousser les pointes, notamment les saccades de guitare et les lignes de basse, pour faire un produit plus lisse. Ça a (relativement) fonctionné puisque le single est monté à la 32e place des ventes, mais franchement, la version originale aurait pu faire aussi bien. Cette version originale est d'ailleurs devenue relativement difficile à se procurer puisque, en 1991, après le succès des deux singles suivants (Lose control et une nouvelle version de Sit down), Fontana a décidé de rééditer Gold mother, mais ces imébéciles, au lieu de se contenter d'ajouter ces deux titres en bonus, en ont enlevé deux et aussi, c'est le sujet du jour, ils ont remplacé la version originale de Come home par le Flood mix !
On a ici une face B, Fire away, qui est tout à fait correcte, mais qui n'est pas tout à fait au niveau des faces B du maxi Rough Trade. En, fait, le titre le plus intéressant du lot, c'est un autre remix, qu'on trouvait aussi sur le maxi vert, du morceau-titre de l'album, Gold mother. Il est remixé par Warp, sans plus de précisions, mais on peut penser qu'il est à ceux qui venaient de fonder Warp Records à Sheffield. J'aime bien la version de l'album. Celle-ci a pas mal été retravaillée par Warp, d'une façon qui me plaît beaucoup : le chant et les choeurs (par les Inspiral Carpets) ont été conservés, mais par contre la base instrumentale (y compris un gros travail d'Andy Diagram) a été remplacée par une électronique légère, dans un style proche de Mantronix ou Kraftwerk.
Cette version conserve une saveur particulière pour moi, et pour les anciens auditeurs de l'émission Vivonzeureux! sur La Radio Primitive, puisque que, pendant plusieurs années à partir de la rentrée de 1991, j'avais collé la partie instrumentale de ce remix à la fin de mon générique, et j'annonçais donc chaque semaine le programme de l'émission avec en fond sonore les zigouigouis synthétiques de Gold mother revisité par Warp.
Par contre, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, mais le concert auquel j'ai assisté aux Transmusicales de Rennes le 7 décembre 1991 ne m'a pas laissé un grand souvenir. Les conditions n'étaient pas bonnes de toutes façons (festival, salle de sports pleine à craquer), sans parler de la programmation qui a fait qu'ils ont joué après Nirvana, au plus fort de la folie Smells like teen spirit.


Autant le groupe était sympathique sur la vidéo de la version originale, autant là ils ont l'air ridicule avec leurs instruments sous le soleil de l'Espagne...

08 décembre 2012

JAMES : Come home


Acquis neuf en France ou à Londres en 1989
Réf : RTT 245 -- Edité par Rough Trade en Angleterre en 1989
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Come home (Long version) -/- Come home (7" version) -- Promised land -- Slow right down (Demo version)

Après avoir débuté chez Factory, après avoir réussi à se libérer de son contrat avec Sire au bout de deux albums, après avoir auto-édité l'album live One man clapping, classé n°1 des ventes des labels indépendants, James a signé en 1989 chez Rough Trade en espérant peut-être que le label réussirait la même prouesse que pour un autre groupe de Manchester, les Smiths : leur garantir une large liberté artistique tout en leur permettant de toucher le grand public.
Un premier single, Sit down, est sorti en juin 1989, suivi en novembre par ce Come home, que j'ai acheté neuf au moment de sa sortie, comme tous les disques du groupe de Strip-mine à Lose control.
Ce disque est l'une des plus grandes réussites de James. C'est sûrement celui que je choisirai si je devais résumer leur carrière en un seul titre. La chanson aurait été composée presque par hasard, en studio, alors que le groupe travaillait les arrangements de Sit down (c'est la même structure d'accords).
Musicalement, c'est un de leurs titres rapides. On sent bien une légère influence de la house et des raves (ils ne sont pas de Manchester pour rien), surtout le piano au début et la batterie, mais c'est surtout un titre entraînant et joyeux, avec un riff accrocheur et des sons intéressants (riffs de guitare et de basse, synthé,...).
Côté paroles, c'est intéressant parce que c'est plutôt une anti-chanson d'amour, une chanson de résistance au sentiment amoureux en fait, ce qui n'est pas très courant : "After thirty years I've become my fears, I've become the kind of man I've always hated, I am in love insane with a sense of shame (...) And I don't believe you're all I'll ever need, And I need to feel that you're not holding me, But the way I feel just makes me want to scream Come home". Je trouve le chant de Tim Booth très réussi sur le refrain, quand il mime vocalement le cri sur le mot "scream", puis prononce ensuite le "come home" du refrain avec retenue, alors qu'on aurait pu s'attendre à l'inverse.
En plus de la version raccourcie de la face A, on trouve en face B de ce maxi deux excellents titres inédits. Sur Promised land, il n'y a que Tim Booth et une guitare acoustique, ce qui contraste fortement avec le son de Come home et rappelle le son un peu folky des débuts du groupe. C'est étonnant que ce soit justement celui-là qui est mixé par Graham Massey, plutôt réputé pour des sons électroniques avec son groupe 808 State, de Manchester également.
Le groupe est  au complet sur Slow right down, avec un violon fortement présent. C'est un autre titre rapide, dans le plus pur style James des premiers albums, sur lesquels il n'aurait pas déparé.
Ces deux titres n'ont pas été réédités depuis, mais on les trouvera peut-être (mais c'est même pas sûr) dans le coffret The gathering sound, une folie comme on en fait ces temps-ci que le groupe sort après-demain en prévision des fêtes, avec 3 CD, 1 DVD, des livrets, des badges et une clé USB 8 Gigas contenant tous leurs albums et plus.
Pour revenir en 1989 en tout cas, le succès de Come home n'a pas répondu aux attentes de James, qui avait déjà enregistré son troisième album studio, Gold mother. Le groupe a alors décidé de quitter Rough Trade pour aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte. On en reparle bientôt (j'avais écrit quasiment la même chose à la fin de ma chronique de Village fire et c'était il y a... trois ans ! Cette fois-ci, le délai devrait être beaucoup plus court.).


Promised land.


La vidéo, simple mais plutôt sympa, de Come home.

02 décembre 2012

RAY CHARLES : Let me love you


Acquis à la Bourse BD Disques d'Hautvillers le 4 novembre 2012
Réf : 2 C 006-90259 M -- Edité par Stateside en France en 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Let me love you -/- I'm satisfied

Je ne suis pas un inconditionnel de Ray Charles. Evidemment, c'est un grand artiste, auteur et interprète de classiques incontournables, mais sa discographie pléthorique est pleine de disques boursouflés de cordes et ennuyeux. N'empêche, je prends ses disques quand j'en trouve en bon état pour pas trop cher, comme ce fut le cas à Hautvillers où, en plus du Nits notamment, j'ai pris pour 1 € ce 45 tours des années 1960.
J'ai eu une excellente surprise à l'écoute ! La face A, Let me love you, écrite par Jimmy Holiday,est carrément funky. Certes, il n'y a pas l'énergie folle de James Brown, mais la basse et l'esprit sont bien là.
En face B, I'm satisfied est un excellent duo rhythm and blues avec l'une des Raelettes, Susaye Greene. Il s'agit d'une reprise d'un titre de Chuck Jackson et Maxine Brown, sorti en 1965 sur l'album Saying something.
Comme les autres singles sortis par Ray Charles à cette époque, Let me love you n'a pas été un très gros tube, se classant autour de la 100e place des meilleures ventes. Ce qui est intéressant, c'est qu'on ne le trouve sur aucun de ses  albums de l'année, I'm all yours baby ! et Doing his thing. Si l'on en croit Wilson & Alroy, le premier fait partie des disques à fuir à toutes oreilles, tandis que le second, composé avec un jeune chanteur que Charles venait de découvrir, Jimmy Lewis, a l'air très intéressant, avec une première face plein de titres R & B furieusement rapides.
Avec tout ce qu'on voit passer comme compilations de Ray Charles, on pourrait penser que les titres de ce 45 tours se trouvent assez facilement en CD, mais non. Apparemment, les albums de l'époque de son label Tangerine, fililale d'ABC, n'ont pas bénéficié de rééditions individuelles avec titres bonus. Il semble que Let me love you et I'm satisfied ne sont actuellement disponibles que sur le coffret de cinq CD Singular genius : The complete ABC singles, qui regroupe les faces de 53 45 tours sortis entre 1960 et 1972, et d'autres titres en plus, mais qui est malheureusement vendu à un prix prohibitif. Le mieux pour acheter ce 45 tours, ou Doing his thing, semble encore être de se procurer un vinyl original, qu'on trouve assez facilement à prix correct.

01 décembre 2012

DONNY ELWOOD : Donny Elwood


Acquis par correspondance via Ebay en novembre 2012
Réf : [sans] -- Edité par Medi'Art au Cameroun en [1996]
Support : Cassette
8 titres

C'est avec l'excellente compilation Ticket d'entrée de l'émission L'Afrique enchantée de France Inter que j'ai découvert la non moins excellente chanson Cousin militaire de Donny Elwood. Avec ce double album, je me suis aussi régalé avec Les djos, Gentleman Vickey, Aon aon et j'ai pu réécouter Sweet mother, entendu la première fois il y a trente ans sur une compilation Womad.
J'ai alors décidé de me procurer l'album dont ce titres est extrait, mais le CD Négro & beau était un peu cher. J'ai donc créé une alerte et, quelques mois plus tard, voilà qu'arrive une annonce, non pas pour le CD mais pour une cassette, avec une pochette différente, plus réussie à mon goût.
Il s'agit en fait très probablement de l'édition originale camerounaise du premier album de Donny Elwood, un album qui ici n'a pas de titre mais qui sera diffusé en France l'année suivante sous le titre Négro & beau.
Donny Elwood joue de la guitare acoustique et chante. Il écrit et compose ses titres et le raccourci le plus direct pour le présenter, ce serait de dire que, au même titre qu'on parle de chanson française, il fait de la chanson camerounaise, en français.
Cousin militaire est bien l'un des tours de force du disque. Les paroles, très simples, parviennent à décrire en quelques mots et de façon enjouée une situation économique et sociale bien particulière où le salaire d'un fonctionnaire fait vivre des familles entières (et là je m'essaie maladroitement à poursuivre les rimes en -r de la chanson...!). Le son d'accordéon que l'on entend est celui d'un synthé, présent sur tout le disque, en complément notamment de la guitare de Donny et de percussions, souvent tenu par l'arrangeur et complice Jay Lou. Assez proche dans l'esprit de Cousin militaire, il y a Salomé, le récit d'une mésaventure amoureuse.
Deux autres chansons semblent se répondre d'une face à l'autre, Négro & beau, qui voit Donny Elwood donner sa traduction du slogan Black is beautiful, dans une version relax avec choeurs, orgues et percussions discrètes, et Je suis pygmée.
Une autre des réussites du disque est Odontol, une ode au tord-boyaux local longtemps interdit.
Anabela et Akao manga sont aussi de très bonnes chansons. En fait, à mon sens, la seule faute de goût sur l'album c'est Izazou, une chanson un peu jazzy. J'ai cherché pendant un petit temps à qui elle me faisait penser et très vite l'évidence s'est imposée à mes oreilles : Patricia Kass ! Au secours ! Encore que, si elle avait la bonne idée de la reprendre, ça ferait du bien financièrement à M. Elwood !
Donny Elwood a sorti un deuxième album en 2001, Eklektikos, et il est très actif sur la scène musicale de Yaoundé. Il aurait sorti un troisième album, Offertorium, en 2007, mais d'un autre côté, on annonçait au début de cette année la sortie d'un nouveau disque, lui aussi présenté comme un troisième album...

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A lire chez Mebene, une apologie anthologique de Donny Elwood en deux parties.


La vidéo de Négro & beau, avec malheureusement des craquements dans le son apparus dans le transfert numérique.


La pochette de l'édition en CD de cet album.

24 novembre 2012

FELT : Crumbling the antiseptic beauty


Acquis au Virgin Megastore de Londres en 1984
Réf : M RED 25 -- Edité par Cherry Red en Angleterre en 1982
Support : 33 tours 30 cm
6 titres

Mercredi prochain 28 novembre, je serai au Kiosque de la Cartonnerie à Reims pour présenter en musique le parcours de Lawrence. Une bonne occasion pour aller piocher dans mes étagères le tout premier 30 cm de Felt, Crumbling the antiseptic beauty. Ce titre assez hermétique (En émiettant la beauté antiseptique ??), d'allure plutôt pédante, m'a longtemps rebuté et ne m'a pas incité à découvrir ce disque, alors que j'aimais déjà beaucoup My face is on fire. En fait, je ne me suis décidé à acheter ce disque qu'après avoir acquis Penelope Tree et The splendour of fear, et encore, c'est surtout parce que, comme The splendour, c'est un mini-album de 6 titres et 30 minutes qui, à ce titre, ne coûtait guère plus qu'un maxi 45 tours.
Lawrence a sûrement un côté perfectionniste et il est aussi plein de doutes et d'hésitations. D'où par exemple les deux versions de Something sends me to sleep sur le 45 tours précédent ou les différentes retouches aux pochettes au fil des rééditions (pochettes dont Lawrence s'est toujours occupé de très près).
Par exemple, la pochette que j'ai pour ce disque est différente de la pochette originale, qui n'a pas dû être distribuée longtemps : un bandeau noir recouvre la partie du visage de Lawrence qui était à l'origine dans l'ombre. Par contre, si j'en crois le site Record Collectors of the World Unite, les étiquettes blanches qu'on trouve sur mon exemplaire correspondent plus à la première édition qu'à la seconde.
Le © sur ces étiquettes est de 1981, mais ce disque est en fait sorti le 3 février 1982, selon ce qui est indiqué sur le coffret sorti en 1993 (la chronique de Melody Maker est parue le 30 janvier 1982, ce qui confirme cette information).

Tous les titres ici sont co-signés par Lawrence et le guitariste Maurice Deebank. Le titre d'ouverture est un instrumental, Evergreen dazed, un duo de guitares électriques, la rythmique de Lawrence et la solo de Maurice, qui s'étale sur cinq minutes qui passent en fait très vite à l'écoute.
Avec Fortune, on découvre plus généralement le son de ce disque, la basse y étant présente ainsi que la batterie (beaucoup de toms mais pas du tout de cymbales) et le chant de Lawrence bien sûr, avec une production particulière sur tout l'album qui le rend assez indistinct, noyé dans une sorte d'écho ouateux. Sur ce titre précisément, la guitare solo est  plus discrète. L'ambiance est assez proche des singles "pop" du groupe, mais le tempo en est plus lent. Birdmen est grosso modo du même moule, avec une voix distante.
Cathedral, en début de face B, est l'un des grands moments du disque. Il y a un passage surprenant au où on dirait preque que ça va tourner hard rock ! Mais ils se reprennent vite, guidés par les roulement de toms de Gary Ainge et, après les couplets chantés, il y a un passage instrumental assez hypnotique. Preuve peut-être que Lawrence n'en était pas parfaitement satisfait, il a réenregistré Fortune et Cathedral pour des faces B de singles en 1984 et 1985 mais ces deuxièmes versions ne sont pas forcément meilleures que les originales.
Pendant longtemps, je ne sortais ce disque de sa pochette que pour écouter Cathdral et Fortune, mais je me rends compte aujourd'hui à la réécoute que ce disque est globalement bien meilleur que ce que je pensais. A commencer par I worship the sun, le titre le plus rapide du lot, qui démare presque comme du Shadows, une très bonne redécouverte qui aurait très bien pu faire un excellent single, à la seule condition de zapper l'assez long break instrumental plus lent qui est au milieu.
Templeroy boucle le tout en beauté, avec une longue intro instrumentale et ensuite plusieurs prises de voix superposées.
On peut certes trouvez des points de comparaison ou des influences, chez Television pour la guitare solo ou sur le Faith de The Cure pour le grisâtre et la ouate, mais avec cet album, comme avec les singles qui encadrent sa parution, Felt impose surtout son propre style, qu'il fera ensuite évoluer tout au long des années 80.

Pour en savoir plus sur Felt, n'hésitez pas à vous procurer La ballade du fan !

17 novembre 2012

THE NITS : Red tape


Acquis à la Bourse BD Disques d'Hautvillers le 4 novembre 2012
Réf : A 1844 -- Edité par CBS aux Pays-Bas en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Red tape -/- Goodbye, Mr Chips !

J'ai trouvé ce disque à la 2ème Bourse BD Disques de l'association BD-Bulles. En fait, je fréquente peu les bourses spécialisées car je suis rarement prêt à payer le prix "collector" pour un disque, mais celle-ci est petite et sympathique et presque en bas de ma rue, elle est donc immanquable. Et puis, quelques vendeurs ont la bonne idée dans ces manifestations de mettre un ou deux cartons sous la table à prix cassés, c'est généralement principalement dans ces caisses-là que je regarde et ça me donne parfois l'occasion de faire une bonne affaire.
Cette fois, il y avait un vendeur non professionnel, un fou fan des Beatles très aimable, qui déstockait une partie de sa discothèque (Horreur ! On se demande bien pourquoi... Je crois qu'il a évoqué un manque de place). Il y avait quelques 30cm à 1 ou 5 €, quelques CD à 1 €, et des 45 tours à 1€ les 3 ou 1 € pièce. Les exposants étaient passés par là bien avant moi, raflant sûrement des disques très intéressants, mais bizarrement ils m'en ont laissé un bon paquet, surtout des 45 tours, une bonne vingtaine de disques qui m'ont mis en joie, de Chuck Berry à Donovan, en passant par Dave Edmunds ou Bill Haley.
Plusieurs de ces disques vont atterrir ici. J'ai choisi de commencer par ce 45 tours des Nits, que je n'avais jamais vu, qui est extrait de leur troisième album, Work.
La pochette n'a rien d'exceptionnel, il s'agit grosso modo du quart inférieur gauche de la pochette de l'album. Simplement, recadrée et mise en valeur de cette façon, la table autour de laquelle le quatuor est assis m'a soudainement fait penser à une de ses congénères, qu'on trouvait en 1978 sur la pochette de Chairs missing de Wire. Je ne pense pas que l'allusion graphique soit volontaire, mais elle me semble pertinente car, au-delà d'un goût pour les mots de quatre lettres, les Nits et Wire ont au moins en commun un style épuré et un goût pour la pop pas banale (et les tables pas bancales ?).
Red tape fait partie, avec The lodger, Empty room, Slip of the tongue, Tables and chairs et Footprint, des titres de cet album assez sombre qu'est Work que j'aime vraiment beaucoup. C'est à la fois synthétique et mélodique, comme toutes leurs réussites de la première période des Nits, qui se clôt avec cet album. Le petit plus avec Red tape c'est que c'est au moment où j'ai commencé à écouter ce disque que j'ai appris la signification de l'expression "red tape", utilisée symboliquement pour désigner la paperasserie, dont l'origine se trouve dans le ruban rouge qui était traditionnellement utilisé en Angleterre pour fermer les dossiers administratifs.
Les Nits avaient la bonne habitude de mettre des inédits en face B de leurs 45 tours. Ici, il s'agit d'un morceau en grande partie instrumental signé Michiel Peters, l'autre auteur-compositeur du groupe à l'époque avec Henk Hofstede (Contrairement à Lennon/McCartney et Jagger/Richard, ils écrivaient séparément). Le titre Goodbye, Mr Chips fait sûrement référence au roman de James Hilton de 1934. La première partie, assez jazzy, ne me plait pas beaucoup. Ça enchaîne ensuite sur une valse de fête foraine beaucoup plus intéressante car on sent qu'elle aurait pu servir de base à un bon titre chanté des Nits.
Le bassiste Alex Roelofs a quitté le groupe au moment de la sortie de Work. Il a été remplacé par le clavier Robert Jan Stips. Red tape a été un petit tube en Hollande et en 1981 et 1982, le groupe est resté très actif et a notamment donné ses premiers concerts en Allemagne et en France.
Il y a eu une réédition CD de Work à la fin des années 1980, avec notamment Goodbye, Mr Chips en bonus. Elle est depuis longtemps épuisée et on attend malheureusement toujours une vraie campagne de réédition des premiers albums des Nits.


The Nits, Red tape, à la télévision. Une présentation scènique qui rappelle celle de Kraftwerk.


The Nits, Red tape, une vidéo d'époque.

11 novembre 2012

WE LOVE YOU BEATLES


Disque acquis sur un vide-grenier de la région d'Epernay, peut-être à Magenta, dans la deuxième moitié des années 2000
Pochette offerte par Dorian Feller à Hautvillers le 4 novembre 2012
Réf : EP 2649 -- CBS en France en 1964
Support : 45 tours 17 cm
Titres : THE CAREFREES : We love you Beatles -- BOBBY STEVENS : How do you do it -/- THE TYPHOONS : Hippy hippy shake -- LES CARLE AND THE BEATMEN : I'm the one

Avec Dorian Feller, ça fait deux fois qu'on fait ce coup-là. La première fois, c'était avec la réédition de Final solution de Pere Ubu. J'avais depuis des années la pochette neuve et vide de ce 45 tours Rough Trade et un jour j'ai découvert chez Dorian qu'il avait un exemplaire en rab du disque correspondant, sans pochette. Grâce à lui, j'ai pu associer les deux et compléter ma collection de disques du groupe de Cleveland. J'ai longtemps pensé que j'avais ramené cette pochette d'Angleterre, mais au bout du compte je me demande si, 25 ans plus tôt, je ne l'avais pas récupérée chez Dorian qui, avec l'association A l'Automne Alité et sous l'emblème de Recommended Records France, a distribué ce genre de production en France pendant un temps.
Cette fois-ci, les choses se sont vraiment faites en deux temps. Il y a quatre ou cinq ans, j'ai acheté ce disque en me disant qu'avec son excellente photo de pochette, il serait parfait pour une chronique dans ce blog. Malheureusement, je m'étais fait avoir comme un débutant car j'avais eu la très mauvaise surprise une fois rentré à la maison que cette pochette contenait le disque de... Belles belles belles de Claude François !
J'ai quand même rangé précieusement ce document, où il serait resté très longtemps sans apparaître ici... jusqu'à ce que Dorian se pointe le 1er novembre en revenant  des vide-grenier de Mutigny et Dizy, tellement arrosés que j'avais fait l'impasse dessus, avec dans son sac, vous l'avez deviné, le disque sans pochette de ce pur produit de la Beatlemania qu'est cette édition française de We love you Beatles.
J'ai quand même laissé le temps à Dorian d'écouter son disque et de constater que, musicalement, il n'avait rien d'exceptionnel et que cette parution valait surtout pour sa pochette et ce qu'elle raconte de l'époque, d'autant que, CBS étant distribué en France à l'époque par Pathé Marconi, tout comme Odéon, le label des Beatles, on a droit au dos à un rappel du catalogue du groupe. Je n'ai pas eu trop à insister pour que, dans le cadre de nos cadeaux et échanges réguliers, il accepte que le disque rejoigne sa pochette dans mes étagères.
Cet EP est sorti en France en 1964, au plus fort de la Beatlemania. Le titre principal est celui d'un single publié par The Carefrees, dont la pochette américaine n'est pas aussi réussie que celle-ci. We love you Beatles est bien sûr un grand cri d'amour aux Fab Four, une reprise adaptée pour la circonstance de We love you, Conrad !, une chanson de la comédie musicale Bye Bye Birdie. C'est frais et léger et ça vaut notamment pour les très brèves citations musicales de She loves you qui suivent les couplets.
On n'a pas droit sur cett édition française à la face B du 45 tours original des Carefrees. Dommage, car il y est question d'un amoureux au sang chaud. A la place, il y a trois titres du catalogue Embassy. Deux reprises de Gerry and the Pacemakers, pour rester dans l'esprit Mersey Sound, de leur premier single How do you do it (une ballade sans intérêt mais l'original a quand même été n°1 en Angleterre) et du quatrième, I'm the one, plus enlevé et donc plus intéressant, qui a eu un peu moins de succès que les précédents car il ne s'est classé que n°2 des hit-parades. Le titre le plus intéressant est le plus rock, la reprise de Hippy hippy shake, déjà un vieux titre en 1964 car l'original de Chan Romero date de 1959, mais The Swinging Blue Jeans venaient d'avoir un gros tube avec ce titre en 1963. Ces trois titres sont crédités respectivement à Bobby Stevens, Lee Carle and the Beatmen et The Typhoons, mais en fait derrière ces trois pseudonymes se cache un certain Ray Pilgrim, un des piliers d'Embassy Records, pour qui il a enregistré plus de 150 disques de reprises.

Le succès des Beatles a inspiré pas mal de disques, mais ce We love you Beatles de The Carefrees est le seul des ces produits dérivés à être entré dans les hit-parades anglais. Aux Etats-Unis, les Vernons Girls, à l'origine une chorale d'employées d'une entreprise de paris sportifs de Liverpool, ont eu un petit succès avec We love the Beatles. Le titre est très proche, à un mot près, et le principe est le même, avec des références à She loves you, sauf qu'il y a une insistance sur un accent de Liverpool très prononcé. On lit par-ci par-là que les Carefrees sont les Vernons Girls, et vice-versa. J'ai des doutes et je pense plutôt qu'il y a confusion à cause de ces deux "hommages", mais ça me donne une occasion de publier cette photo avec les vrais Beatles :


Les Vernons Girls sur les genoux des Beatles. C'est George qui a l'air mal à l'aise alors que c'est Ringo qui n'a pas de girl !

10 novembre 2012

KALAFATE L'EMIR DU RYTHME : A la plage, je suis un jules


Offert par Philippe R. à Mareuil-sur-Ay le 2 novembre 2012
Réf : V. 45-1617 -- Edité par Vogue en France en 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : A la plage, je suis un jules -/- L'abominable homme des bars

Philippe a ramassé cette perle sur une brocante cet été et il a pensé, à juste titre, qu'elle ferait mon bonheur ! Il y manque la pochette, mais on ne perd pas grand chose car elle est tout sauf exceptionnelle.
Hadi Kalafate a bien bourlingué dans le rock des années 60 (voir
La belle histoire des groupes de rock français de Jean Chalvidant et Hervé Mouvet
). Ex-apprenti menuisier, c'est surtout un grand copain de Jacques Dutronc. Leur premier groupe s'appelait Les Tritons (premier chanteur, un certain Johnny), qui mutera en El Toro & les Cyclones. Il sera le bassiste attitré de Dutronc, mais accompagne aussi, entre autres, Les Fingers, Dick Rivers, Ronnie Bird et Alain Chamfort. Kalafate est aussi connu pour avoir été, avec un certain Benjamin, l'un des chanteurs testés pour enregistrer Et moi et moi et moi, écrit par Dutronc et Jacques Lanzmann, avant que le producteur Jacques Wolfsohn ne décide finalement que Jacques Dutronc chanterait finalement lui-même cette chanson, qui a lancé sa carrière solo.
Sous son nom, l'Emir du Rythme a sorti au moins trois 45 tours. Celui-ci est le premier et, comme le suivant, c'est une "Production Jacques Dutronc". Les deux faces du troisième, sorti dix ans plus tard en 1979, sont co-écrites par Jacques Lanzmann...
Il suffit d'écouter A la plage je suis un jules, ou de regarder la prestation télévisuelle ci-dessous, pour comprendre que c'est avant tout une pochade. Les paroles sont signées par Jean-Pierre de Lucovitch, alors journaliste à Paris Match et sûrement un des membres de la bande de potes. Le premier couplet, "A la plage je suis un jules, je ne suis jamais ridicule,J'vais vous donner la formule, à la plage je fais d'la gym", n'a qu'une seule justification, amener le jeu de mots qui (ne) tue (pas) du refrain : "Gym et jules, jules et gym, à plage je suis un jules" !
Je ne crois pas que ce soit Dutronc qui chante, mais je me suis quand même posé la question car le style de chant et certains tics vocaux sont très proches.
C'est moins évident sur la face B avec L'abominable homme des bars, mais là, sur un accompagnement vaguement jazz Nouvelle Orléans, la piste vocale a visiblement été accélérée. Les jeux de mots sont montés d'un ton aussi, avec par exemple "Dans les bars, je ne parle pas sans la présence de ma vodka" ou "On m'appelle le soda inconnu".
A la plage, je suis un jules n'a pas été le tube de l'été 69 !
Dans les années 70, Kalafate a écrit pour les autres et a fait carrière dans la publicité. L'Emir du Rythme n'avait peut-être pas de pétrole, mais il avait des idées !


A la plage, je suis un jules par Kalafate, l'émir du rythme. Une prestation télévisuelle mémorable dans l'émission de Michèle Arnaud, introduite par Jacques Dutronc et Michel Drucker.

03 novembre 2012

DIGITALISM : Pogo remixes 2008


Acquis chez Head à Bristol le 24 octobre 2012
Réf : 076s -- Edité par Kitsuné en France en 2008
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Pogo (Radio edit) -/- Pogo (C.S.S. remix)

Dans le même bac à soldes que A-punk, je suis tombé sur ce Pogo. Cette chanson a aussi peu à voir avec les punks de 76-77 que le titre de Vampire Weekend, mais la pochette idiote aurait suffi à me faire choisir ce disque, même si je n'avais absolument jamais entendu parler de Digitalism, un duo allemand signé sur un label français.
Il s'agit d'une réédition, un an après, d'un des singles extraits de leur premier album, Idealism. Si le titre de ce 45 tours annonce des remixes 2008 (il y en a eu six différents de sortis en maxi ou en téléchargement), il est un peu trompeur car en face A, sauf erreur de ma part, on trouve non pas un remix mais le même Radio edit que pour la face A du single de 2007 et la vidéo plutôt réussie qui l'accompagnait. Ça ne me pose aucun problème car le titre fonctionne très bien. Il est enlevé, joyeux, parfaitement équilibré entre rock et électro, chanson et musique de danse, chanté sur un tempo rapide, avec une forte ligne de basse et des sons de guitare. On est tout près dans l'esprit des productions des premiers de la classe rémoise de ces dernières années, de Yuksek à The Shoes.
En face B, il s'agit bien d'un remix de Pogo, signé C.S.S.. Il a l'avantage de ne pas complètement bousiller la chanson, mais il ne lui apporte rien non plus et le résultat est beaucoup moins bien que la version de la face A...



01 novembre 2012

VAMPIRE WEEKEND : A-punk


Acquis chez Head à Bristol le 24 octobre 2012
Réf : XLS 305 / XLS 305 CD -- Edité par XL en Angleterre en 2008
Support : 45 tours 17 cm + CD 12 cm
Titres : A-punk -/- Oxford comma (Rehearsal version) + A-punk -- Oxford comma (Rehearsal version)

J'ai presque été surpris de trouver dans une galerie commerciale à Bristol un grand disquaire indépendant, qui en plus a le bon goût de solder un bon paquet de disques à vil prix : CD et 45 tours à 50 pence, 30 cm de 1 à 5 livres. Pour des raisons pratiques de transport, je ne me suis intéressé qu'aux petits formats, mais ça m'a largement suffi.
Le retour en grâce du vinyl dans les milieux branchés ces dernières années a cet avantage : la production s'étant étoffée, on recommence à voir certains de ces disques soldés. Sachant que, neufs, ces 45 tours du XXIe siècle un peu particuliers, avec leur pochette au carton très fort et leur vinyl très épais et rigide, se vendent à un prix ridiculement excessifs, j'ai été content de pouvoir en acheter une grosse poignée, au hasard en fonction du nom de groupe ou de la pochette pour ceux que je ne connaissais pas du tout, mais j'ai aussi raflé tous les disques des gens susceptibles de m'intéresser que je connaissais au moins de nom, comme celui-ci de Vampire Weekend, disponible en un seul exemplaire, extrait de leur premier album, un disque que j'avais déjà eu l'occasion d'écouter.
Pour des raisons pratiques et commerciales évidentes, les vinyls récents sont souvent accompagnés d'un coupon pour télécharger les titres qu'ils contiennent en MP3. Il y a aussi des 33 tours qui sont accompagnés de la version CD de l'album, mais celle-ci est généralement dans une simple pochette neutre. La particularité de A-punk, le second des cinq singles tirés du premier album du groupe, est qu'il contient non pas un coupon en plus du 45 tours, mais carrément un exemplaire du CD 2 titres commercialisé parallèlement, complet avec sa pochette !
Si je n'avais pas lu les articles à leur sujet, je n'aurais pas noté les tonalités légèrement africaines de la guitare sur A-punk. Ce que j'aurais remarqué par contre, c'est que cette chanson, pas mauvaise du tout, très sympathique mais pas renversante, a toutes les caractéristiques de la production de la première moitié des années 80, entre la fin de la new wave et l'essor de la pop indé, musique qui faisait mon bonheur à l'époque. Je n'ai pas bien saisi la signification des paroles, mais je ne pense pas qu'il y est question de musique punk...
Avec la version de "répétition" d'Oxford comma en face B, on a même droit à un son aussi pourri (surtout pour la voix) que les productions les plus cheap de 1983. Etant donné que la version album de cette chanson a été la suivante à sortir en single, ça fait presque de ce disque une double face A.
Le troisième album de Vampire Weekend ne devrait pas tarder à sortir.





22 octobre 2012

RICKY NELSON : Restless kid


Acquis sur le vide-grenier de Germaine le 26 août 2012
Réf : 27.704 -- Edité par Polydor en France en 1960
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Restless kid -- Old enough to love -/- It's all in the game -- You tear me up

Avant de trouver les disques de Lou Reed et Geraldo La Viny à Germaine, j'avais fait une première emplette intéressante. Oh, mon exemplaire du disque est loin d'être dans un si bon état que celui dont j'ai mis la pochette ci-dessus, mais j'étais quand même bien content d'être tombé dessus. Si l'image du recto est à peu près préservée sur le mien aussi, la pochette est quand même très abimée car elle a pris l'humidité sur un bon quart inférieur droit, et ce qui reste du papier est très fragilisé. En plus, la tranche du bas est complètement ouverte. Quant au disque, il n'est pas rayé mais il y carrément une entaille qui rend impossible d'écouter le début du premier morceau de chaque face.
N'empêche, c'est le tout premier disque de Ricky Nelson que j'achète, et cette pochette, avec une photo de promotion du film Rio Bravo, est très réussie.
Et puis, il y a le premier titre du disque, Restless kid, qui est signé Johnny Cash. Un morceau très court (1'45), tout à fait dans le style Cash, qui avait en fait été composé dans le but d'être intégré à la bande originale du film Rio Bravo : la chanson présente le personnage de Ricky Nelson dans le film. Au bout du compte, elle a été écartée de la BO du film mais s'est retrouvée quelques mois plus tard sur le troisième album de Nelson, Ricky sings again. Les trois autres titres de ce 45 tours sont aussi extraits de cet album. Aucun d'entre eux n'a été édité en single aux Etats-Unis. Cette version par Ricky Nelson est tout à fait honnête, mais elle n'arrive pas à la cheville de la démo originale de Johnny Cash, qui a fini par sortir en 2011 sur la compilation Bootleg, vol. 2 : From memphis to Hollywood.
Les deux titres suivants sont des ballades. Il n'est pas impossible que Françoise Hardy ait beaucoup écouté Old enough to love you. En tout cas , c'est le genre de morceau qui a pu l'inspirer ou qu'elle aurait très bien pu reprendre en français. It's all in the game lui est inférieur et en tout cas ce n'est pas trop ma tasse de thé.
You tear me up est le seul titre rock 'n' roll du lot. C'est un rockabilly léger, avec les Jordanaires aux choeurs et un excellent solo de James Burton. La chanson a été écrite par Baker Knight, qui est aussi l'auteur de Lonesome town, sûrement ma préférée de Ricky Nelson. Elle figurait aussi sur Ricky sings again, mais malheureusement elle a été éditée en France sur un autre EP que celui-ci. J'attends un autre coup de chance pour me la procurer...!


Ricky Nelson, You tear me up, dans l'émission de ses parents The adventures of Ozzie and Harriet qui l'a rendu célébre.

21 octobre 2012

TELEVISION PERSONALITIES : How I learned to love the bomb !


Acquis probablement chez Vitamine C à Reims en 1986
Réf : DREAM 4 -- Edité par Dreamworld en Angleterre en 1986
Support : 45 tours 30 cm
Titres : How I learned to love the bomb ! -/- Then God snaps his fingers -- Now you're just being ridiculous

Après la sortie de The painted word au printemps 1984, certains événements sont survenus, comme le départ presque immédiat de Joe Foster et Dave Musker et l'arrêt de du label Whaam!. Les concerts ont continué avec une formation en trio stable pendant plusieurs années (Dan Treacy, Jowe Head et Jeff Bloom), mais les parutions de disques se sont faites plus rares, le temps notamment de lancer un nouveau label, Dreamworld. Il faudra attendre plus de cinq ans pour un nouvel album studio des TV Personalities, Privilege, et quand même presque deux ans pour que sorte ce maxi inédit.
Malgré cela, je ne me suis pas précipité pour acheter cet import assez cher dès qu'il est arrivé à Reims, mais une fois qu'il a été soldé quelques mois plus tard je ne l'ai pas laissé traîner plus longtemps dans les bacs !
Dan Treacy avait déjà fait référence aux manifestations du CND (Campagne pour le désarmement nucléaire) dans les paroles du précédent single, A sense of belonging. Là, avec des références au film Docteur Folamour de Stanley Kubrick, sous-titré "How I learned to stop worrying and love the bomb", il aborde la question des missiles de croisière et de l'escalade de l'armement nucléaire avec beaucoup d'humour et sans trop d'illusions.
Côté pochette, on est dans les références habituelles du groupe, avec au recto une photo dont je ne doute pas qu'elle soit tirée d'un film ou une série télé, même si je ne saisis pas la référence, et au dos le groupe sur scène, et deux sortes de Frankenstein, dont une est Andy Warhol.
Cette chanson est particulière dans l'oeuvre des Television Personalities : elle est bâtie sur un gros groove, efficace et surprenant. On pourrait dire qu'elle s'insère dans leur discographie comme Sidewalking dans celle de The Jesus and Mary Chain. En tout cas, avec son rythme de batterie, son gros riff de basse et ses choeurs, elle est excellente et très efficace.
En face B, on trouve deux titres au son pas très éloigné de celui de The painted word. Then God snaps his fingers, sans être mauvais, n'est pas transcendant... Par contre, Now you're just being ridiculous est une excellente chanson d'amour lente, avec un clavier orientalisant qui donne une légère touche psychédélique à l'ensemble.
De façon assez surprenante, le groupe a réenregistré How I learned to love the bomb dans une version rallongée de trois minutes, proche de l'originale mais au son un peu plus garage, et l'a ressortie quelques mois plus tard. Comme le titre faisait maintenant 8 minutes, le petit single 17 cm s'écoute en 33 tours, alors que
ce grand single 30 cm s'écoute en 45 tours... Les deux achats étaient indispensables car les faces B sont différentes.

Aux dernières nouvelles, les titres des deux versions du single pouvaient se télécharger chez Forgotten Songs.


L'excellente vidéo de How I learned to love the bomb, avec comme bande-son les quatre premières minutes de la deuxième version de la chanson, pas celle de ce maxi.